Le financement axé sur les patients (FAP) est un mode d'allocation des ressources qui a plusieurs avantages, mais qui soulève aussi quelques inquiétudes. Plusieurs intervenants sont d'ailleurs préoccupés par le fait que le FAP permet en théorie aux établissements de « déjouer » le système en manipulant les données cliniques des hôpitaux pour relever la classification d'un patient et l'associer à un montant de financement plus élevé.
Pourtant, dans un rapport exhaustif qui vient d'être publié par la Fondation canadienne pour l'amélioration de la santé, des chercheurs ont documenté plusieurs stratégies permettant de limiter le risque de surcodage dans les établissements. Par exemple, en Norvège, on interrompt le financement aux établissements dès que le codage est supérieur au niveau établi. L'Australie a choisi de se concentrer sur des vérifications externes et des examens par les pairs, alors que les Pays-Bas ont recours à un système de contrôle interne qui comprend une déclaration par le conseil d'administration des hôpitaux. Aux États-Unis, les cas confirmés de surcodage, qui sont considérés comme de la fraude en vertu du programme public Medicare, font l'objet de graves poursuites. Le groupe d'experts pour un financement axé sur les patients devra vraisemblablement se pencher sur des modalités québécoises permettant de minimiser le risque de surcodage. Il pourra du moins s'inspirer de ce qui se fait dans les autres juridictions qui ont déjà adopté le FAP! (Source : I-Media, 28 février 2013)